En 1916, l'équipe de hockey en or de Sudbury décide de ne pas s'associer à la ligue. Elle joue des parties hors-concours en affrontant d'autres équipes du Nord, et elle continue à gagner. Pendant ce temps, les clubs de hockey professionnels de Cleveland et de Pittsburgh organisent des parties contre les équipes canadiennes. Ayant entendu parler de l'équipe de Sudbury, les clubs l'invitent à participer à un tournoi de quatre matchs aux États-Unis, sans qu'elle ait à payer de frais de déplacement.
L'équipe de hockey de Sudbury accepte l'offre et se rend à Cleveland pour jouer deux parties. Par contre, l'équipe n'est pas prête à affronter ce qui l'attend. La patinoire est plus grande et pour empirer les choses, elle est faite de glace artificielle, ce qui gêne l'habileté de l'équipe de Sudbury. Bien que l'équipe perde les deux parties, les joueurs de Cleveland vantent ses mérites et affirment qu'elle représente son meilleur adversaire parmi les équipes de Montréal, d'Ottawa, de New de York, Cornwall et de Detroit. Plus de 8 000 amateurs vont voir la deuxième partie, ce qui représente le double de la population entière de Sudbury à cette époque.
Les Sudburois jouent deux autres parties à Pittsburgh. Ils ont toujours de la difficulté à s'adapter à la glace artificielle, mais maintenant, ils doivent aussi composer avec la patinoire la plus grande du monde, mesurant 100 pieds sur 300 pieds (plus longue que les patinoires moyennes de 85 pieds sur 200 pieds de la LNH d'aujourd'hui).
Pour rendre les choses encore plus difficiles, il fait chaud à Pittsburgh. La température n'y a pas été aussi élevée depuis des années et les joueurs de Sudbury portent des uniformes en laine. Sudbury perd la première partie, surtout à cause de l'épuisement par la chaleur. Pour la deuxième partie, l'équipe porte un uniforme plus léger et elle reprend son rythme, ce qui lui permet de triompher.
Les journalistes états-uniens considèrent Sudbury comme une équipe de calibre mondial. Les citoyens de Sudbury en sont très fiers. Par contre, l'exaltation dure peu de temps : l'équipe apprend que, puisqu'elle a affronté des clubs professionnels des États-Unis, elle est exclue de toute autre compétition amateur. À l'époque, les équipes professionnelles ne sont guère appréciées, et jouer contre l'une d'elle constitue un geste quasi déloyal. Les autres équipes amateurs n'ont pas le droit de se mesurer à l'équipe de Sudbury. Sinon, elles seront disqualifiées, elles aussi. Sudbury se trouve vraiment sur la liste noire.
Les Sudburois sont outrés de la décision des ligues, surtout puisqu'on ne les pas informés du fait que les équipes états-uniennes étaient des clubs de hockey professionnel, ni du fait que si l'équipe de Sudbury les affrontait, elle serait disqualifiée. Puisque d'autres clubs amateurs du Canada ont aussi affronté les États-Uniens, l'équipe de Sudbury se demande pourquoi ceux-ci n'ont pas été exclus. Malheureusement, l'équipe de Sudbury sert de bouc émissaire à ce sujet.
En fin de compte, la question est réglée, mais non pas à la satisfaction des Sudburois. L'équipe a le droit d'affronter Creighton Mine dans le cadre du championnat du district, et Sudury l'emporte.