Construire une ville

On construit Hardy en trois étapes : la basse-ville, la haute-ville et le lotissement Cartier. On devait construire le lotissement Cartier de l'autre côté de la route Levack-Cartier. Cette étape pose problème; en effet, l'emplacement prévu n'est pas plat. Il est sillonné de ravins et de collines. La société doit soit dynamiter les collines et déposer les débris dans les ravins pour créer une surface plate sur laquelle construire, soit se servir des ravins comme chemins et construire les maisons sur les collines. Heureusement, la société opte pour la deuxième possibilité, ce qui explique pourquoi la ville a une si charmante disposition. Durant la construction du lotissement Cartier, on ne fait que très peu de dynamitage afin d'installer des égouts dans certains secteurs.

La conception des maisons est une autre question que doit régler la société. Puisque Falconbridge Nickel Mines ne veut pas que la communauté de Hardy soit constituée de maisons identiques, elle réfléchit beaucoup aux façons de fournir divers modèles de maisons, sans avoir à créer un nouveau plan pour chacune d'entre elles. La société envisage deux aspects lorsqu'elle tente de déterminer les meilleurs moyens de construire les maisons. Premièrement, les maisons doivent être d'aspect moderne et être abordables, et deuxièmement, on doit pouvoir les préfabriquer facilement dans la zone de construction.

De 1951 à 1952, après l'achèvement des plans de la nouvelle ville, on amorce la construction. Très tôt, on décide qu'on ne coupera aucun arbre durant la construction, à moins que ne ce soit absolument nécessaire. On observe strictement cette politique. Durant la construction des maisons, Falconbridge Nickel Mines choisit deux types de construction. Afin de susciter la variété et l'individualité voulues par la société, on fait appel à des différences subtiles pendant la construction. Certaines maisons comptent des sous-sols, d'autres non. Les plans d'étage sont parfois renversés afin que les portes arrière de deux maisons identiques côte à côte soient l'une en face de l'autre et qu'elles partagent une grande voie d'accès. Toutefois, ce ne sont pas ces différences qui donnent aux maisons leur apparence distincte. Au cours de la dernière étape de la construction, on peint l'extérieur des maisons de diverses combinaisons de couleurs vives. C'est cette petite attention qui donne vraiment un air distinct à l'établissement. Afin d'achever la construction de l'établissement, on fait de l'aménagement paysager autour des maisons et on y sème du gazon, on asphalte les chemins et on installe l'électricité et les lignes téléphoniques. Il s'agit d'une ville minière de l'avenir.

Au milieu des années 1950, Falconbridge Nickel Mine nomme les rues de la communauté. Au début, on a l'intention de donner un nom cri à chaque rue, selon le modèle des noms de lacs et de rivières du district. La société achète un dictionnaire cri pour tenter de trouver des noms convenables, mais il y a bientôt de la confusion puisque certains mots ayant la même signification sont épelés différemment, et les représentants de la société ne peuvent s'entendre sur la prononciation adéquate du mot. La société abandonne cette idée et choisit de nommer les rues selon les arbres de la région. La seule exception est la rue Wickwas, le seul nom cri sur lequel s'entendent les représentants.

 

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