Lors de la construction de la voie du Pacifique canadien dans la région, la compagnie Fraser devance les terrassiers pour ouvrir des chantiers de coupe de bois car la voie ferrée exige une quantité prodigieuse de traverses de chemin de fer et de poteaux télégraphiques. C'est alors que R. Thompson ouvre le premier moulin à scie du village de Chelmsford. D'autres suivent: Phineas Coyne construit aussi un moulin à scie, sur la rivière Whitson; dans le canton de Rayside il y a le moulin Booth & Gordon sur le lac Whitewater. En 1885, George Morgan et James Craig achètent de grand terrains boisés et forment une compagnie d'exploitation forestière nommée Morgan Lumber Company Ltd.
À l'époque, on abat les arbres en hiver. Des chevaux traînent les billots jusqu'à un cours d'eau gelé où on les entasse jusqu'à la fonte des glaces. Au printemps, c'est la drave pour conduire les billots jusqu'aux divers moulins le long des lacs et rivières. Le travail dans les chantiers est dangereux et le médecin ne visite le camp de bûcherons qu'une fois par mois. En cas d'accident grave, il faut transporter le patient ailleurs, parfois même jusquà Mattawa.
Les travail des bûcherons est difficile; c'est la longueur du jour qui détermine la longueur de la journée de travail. Heureusement, les jours sont courts en hiver ! De retour au camp, ils sont copieusement nourris de fèves (haricots), de porc, de poisson, de pain et de mélasse. Ces mets simples mais nourissants font d'ailleurs partie de la cuisine traditionelle de la région.
Si les journées d'hiver sont courtes, les soirées sont longues. Dans les camps de bûcherons, on les passe à chanter et à conter; musiciens et conteurs sont recherchés par les patrons des chantiers car ils entretiennent la bonne humeur, ce qui évite bien des querelles entre les hommes isolés de leurs familles pendant plusieurs mois. Les chansons folkloriques, les légendes et contes traditionnels sont particulièrement appréciés et se transmettent ainsi de génération en génération.
Une fois la voie ferrée construite, l'industrie forestière alimentera les compagnies minières en bois d'oeuvre et en bois à brûler pour les cours de frittage, et les papetières en bois de pâte. La présence de nombreux cours d'eau facilite le transport de la forêt à la scierie et la proximité de la voie ferrée donne accès aux marchés du sud.
L'industrie forestière est aussi une source de revenu supplémentaire pour les fermiers de la région; en hiver, ils s'embauchent dans les chantiers de coupe ou dans les scieries. Ils coupent aussi sur leur propre terre car une fois les arbres abattus, on peut défricher et cultiver.
Tout comme l'exploitation forestière a largement contribué à la disparition du commerce des fourrures dans la région en détruisant l'habitat des animaux, l'arrivée de l'industrie minière sonnerait le glas de l'industrie forestière.
Information compilée à partir de Chelmsford 1883 - 1983, A History of Sudbury Forest District, et Azilda comme je l'ai connu.