Le travail à la mine

En 1902, 94 hommes travaillent à la mine et la société leur fournit des logements, soit des tentes et des cabanes en bois rond. La Canadian Copper Company préfère embaucher des hommes mariés puisqu'ils sont plus fiables et moins susceptibles de perdre du temps de travail productif. Ces derniers sont aussi moins susceptibles de partir, ce qui signifie un roulement de personnel réduit, et qu'il est moins probable que l'on doive recommencer à former de nouveaux employés. C'est pourquoi, en 1903, la société dépense pour construire beaucoup plus de maisons. Malgré l'attitude stéréotypée de la classe supérieure à l'égard de la classe ouvrière, une communauté saine, heureuse et instruite émerge.

Bureau du chronométreur de Creighton Mine en 1918. Photo gracieusement tirée de la Base historique du Grand Sudbury.Puisque la Canadian Copper Company préfère les hommes mariés comme employés, il faut une infrastructure permettant d'accueillir les familles des mineurs. À l'automne 1903, on faisait la classe dans une des nouvelles cabanes en bois rond à deux pièces de la compagnie. Diverses confessions religieuses tiennent aussi des services religieux dans ce bâtiment. Il s'agit d'une occasion pour les enfants des mineurs d'apprendre la langue de leur nouveau pays.

À l'époque, les travailleurs de la mine se mettent en rang au bureau du responsable de la paie, signent le livre de paie et reçoivent leur paie en espèces (aucune banque n'est ouverte dans le camp minier à l'époque). En février 1903, la compagnie propose l'ouverture d'une pension pour les travailleurs. Les employés salariés et les contremaîtres louent des chambres dans cette pension. On s'en sert toujours 73 ans plus tard.

Au cours des prochaines années, alors que la demande de nickel ira en augmentant et qu'il y aura plus de main-d'œuvre, la Canadian Copper Company construira des logements unifamiliaux ayant l'électricité (même s'il ne s'agit que d'une seule ampoule) et l'eau courante. Bien que ces commodités aient beaucoup de valeur aux yeux des citoyens de Creighton, elles sont plutôt bon marché pour la compagnie puisqu'elles sont excédentaires aux besoins de la mine. Plus tard, les retenues pour le loyer, l'électricité et le club des employés figureront directement sur les chèques de paie.

Bon nombre des mineurs immigrants travaillant à Creighton ne parlent pas anglais et, pour des raisons de sécurité, les équipes de travail sont divisées en fonction de l'appartenance ethnique. Celles-ci comptent toujours un contremaître qui parle la langue des mineurs (finnois, polonais, ukrainien, italien, etc.) et la langue du chef de quart de travail (toujours l'anglais). Bien que la Canadian Copper Company se serve de l'origine ethnique afin d'opposer un groupe à un autre, ces « compétitions » incitent à préserver la diversité ethnique dans la région, créant ainsi une communauté beaucoup plus forte. En quelque sorte, Creighton Mine est une ville monoindustrielle non typique, en raison du sentiment d'appartenance communautaire qu'a créé la compagnie, par mégarde.

 

Follow this link to list more items
 
Plan du site